Étranger qui viendras, lorsque je serai morte contempler mon lac genevois, laisse que ma ferveur dès à présent t’exhorte à bien aimer ce que je vois.
Anna de Noailles
Evian en 1938
Si je n’aimais que toi en toi
Si je n’aimais que toi en toi
Je guérirais de ton visage,
Je guérirais bien de ta voix
Qui m’émeut comme lorsque voit,
Dans le nocturne paysage,
La lune énigmatique et sage,
Qui nous étonne chaque fois.
Si c’était toi par qui je rêve,
Toi vraiment seul, toi seulement,
J’observerais tranquillement
Ce clair contour, cette âme brève
Qui te commence et qui t’achève.
Mais à cause de nos regards,
À cause de l’insaisissable,
À cause de tous les hasards,
Je suis parmi toi haute et stable
Comme le palmier dans les sables ;
Nous sommes désormais égaux,
Tout nous joint, rien ne nous sépare,
Je te choisis si je compare ;C’est toi le riche et moi l’avare,
C’est toi le chant et moi l’écho,
Et t’ayant comblé de moi-même,
Ô visage par qui je meurs,
Rêves, désirs, parfums, rumeurs,
Est-ce toi ou bien moi que j’aime ?
Anna de Noailles

La beauté d’un lac, la sociabilité d’une époque, l’éveil d’une sensibilité, participent à une atmosphère qu’éclaire une écriture empreinte d’émotion et de justesse.
Anna de Noailles eut de nombreux amants et amis. Pour ne citer que quelques noms célèbres : Jean Cocteau, Maurice Barrès, Amie de Marcel Proust, André Gide, Anatole France, Paul Valéry, Colette.Tous fréquentaient les bords du Léman.
Anna de Noailles fut très largement inspirée par le lac Léman. Elle passait ses étés dans la villa Bassaraba à Amphion. Son œuvre est profondément marquée par son attachement aux rives et aux paysages lémaniques.
Nicole Yrle


Née par hasard à Lyon il y a… un certain nombre d’années, j’ai longtemps habité dans la région parisienne où j’ai travaillé et élevé mes deux fils. J’ai vécu vingt-huit ans à Perpignan, avec l’homme de ma vie. Désormais, nous habitons à Prades, face au Canigou.
Professeur de Lettres classiques, j’ai aimé partager mon amour de la littérature avec des jeunes. Ma première publication fut le résultat d’un travail à quatre mains avec une amie : un livre destiné aux classes de lycée, Lire à plaisir, suivi d’un autre pour les professeurs, tous deux publiés aux éditions Ellipses. Mais c’est de l’histoire ancienne ! Désormais davantage tournée vers une inspiration plus personnelle, je consacre une grande partie de mon temps à l’écriture de récits, de nouvelles et de romans.
Je suis lauréate du Grand Concours Littéraire du Monde Francophone 2008 organisé par l’Académie Poétique et Littéraire de Provence, pour une nouvelle, Éblouissement, et pour le récit Nous nous sommes tout dit.
Grande admiratrice du poète René Char, j’ai choisi ma devise dans Les feuillets d’Hypnos : « Ne te courbe que pour aimer ».
Eleonora, Efisia : deux prénoms, deux destins à la fois si lointains et si proches.
Hiver 1385, Eleonora d’Arborea rumine sa colère : depuis deux ans, Brancaleone, son mari, est injustement retenu captif par le Roi d’Aragon.
Le moment est venu de passer à l’action. Un choix sans retour possible, qui en appellera bien d’autres…
Automne 2007, Efisia apprend la mort de l’aïeul, Taniei. Elle devient la gardienne de sa mémoire. Une mort qui fera ressurgir un passé violent.
Le moment est venu d’affronter une réalité complexe.
Paul, témoin et acteur de cette histoire, accompagne Efisia, mais jusqu’où peut-il la suivre ?
Une action palpitante, une atmosphère envoûtante au coeur de la Sardaigne millénaire, théâtre magnifique de ces drames…